Photo : Claude Germain, photographe

Harmonium portatif

Chait Singh  ;  Gurbax Singh

vers 1960

Bombay / Inde / Asie

E.2008.8.1

Vues

  • Photo : Claude Germain, photographe
  • Harmonium portatif, Chait et Gurbax Singh, Bombay, ca 1960, E.2008.8.1, vue de face
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  • Harmonium portatif, Chait et Gurbax Singh, Bombay, ca 1960, E.2008.8.1, vue de profil
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  • Harmonium portatif, Chait et Gurbax Singh, Bombay, ca 1960, E.2008.8.1, vue de dos
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Harmonium portatif, Chait et Gurbax Singh, Bombay, ca 1960, E.2008.8.1, vue de dos sans grille
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Harmonium portatif, Chait et Gurbax Singh, Bombay, ca 1960, E.2008.8.1, vue de face dans le boîtier, couvercle ouvert
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Harmonium portatif, Chait et Gurbax Singh, Bombay, ca 1960, E.2008.8.1, vue de face dans le boîtier, couvercle fermé
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Harmonium portatif, Chait et Gurbax Singh, Bombay, ca 1960, E.2008.8.1, détail
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Harmonium portatif, Chait et Gurbax Singh, Bombay, ca 1960, E.2008.8.1, détail
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Harmonium portatif, Chait et Gurbax Singh, Bombay, ca 1960, E.2008.8.1, vue de face dans son étui
    Photo : Claude Germain, photographe

Description

Présentation
L'harmonium portatif fut introduit en Inde par les missions évangéliques dans le courant du 19e siècle. Tout d'abord importés d'Europe mais aussi des Etats-Unis d'Amérique où ils étaient produits industriellement, ces premiers harmoniums s'inspiraient de l'orgue expressif dont l'invention revient à Gabriel-Joseph Grenié (1757-1837) en 1810. Le nom d'harmonium, déposé en 1842 par le français Alexandre-François Debain (1809-1877) a ensuite été adopté couramment pour désigner tous les instruments construits sur le même principe. Des instruments français provenant des manufactures de Debain, d'Edouard Alexandre (1824-1888) ou encore de la maison Busson qui exploite un marché intermédiaire entre l'accordéon et l'harmonium en inventant l'harmoniflute, sont adoptés par les orchestres occidentaux qui se produisent dans les théâtres de Calcutta autour des années 1860. En 1868, l'harmonium apparaît dans un manuel d'instruction musical indien. Le quotidien Indian Mirror lui consacre une pleine page de publicité dans son édition du 4 juin 1878. L'harmonium portatif acquiert très vite un succès croissant et face à une demande toujours plus importante, les indiens eux-mêmes se lancent dans la fabrication de l'instrument. En 1887, le facteur d'instruments Dwarikanath Ghosh crée un modèle spécialement adapté au marché indien, le Dwarkin-Flute, recommandé par le célèbre mécène et amateur de musique le Raja Souhindro Mohan Tagore.C'est à cette époque que la vièle sarangi, traditionnellement associée au chant des courtisanes, connut les premiers signes de son déclin. Elle fut rapidement supplantée par ce nouveau venu qui fut utilisé pour accompagner les chants populaires urbains ainsi que thumri et ghazal interprétés par de très célèbres courtisanes comme Janki Bai ou Gauhar Jan. Cependant, quelques temps plus tard, une violente controverse opposa les fervents adeptes de l'harmonium aux détracteurs de cet intrus, symbole pour certains d'oppression coloniale tandis que pour d'autres, il était tout simplement incapable de restituer les subtilités et les nuances du sarangi et par conséquent non adapté à l'esthétique du raga. Les chanteurs professionnels ignorèrent la querelle, trouvant en l'harmonium un excellent auxiliaire d'enseignement, un instrument facilement transportable qui remplaçait avantageusement un joueur de sarangi ou même le tanpura, bourdon indispensable à l'expression de la musique indienne. Après des années de conflit, l'harmonium fut banni des collèges d'enseignement de la musique et en 1940 de la radio nationale All-India Radio. En dépit de ces mesures drastiques, la tradition du sarangi, irrémédiablement condamnée, s'engageait vers un funeste destin alors que l'harmonium, unanimement acclamé, rencontrait jour après jour une popularité croissante. En 1970, All-India Radio organisait un séminaire consacré à l'harmonium et levait quelques années plus tard l'interdiction de retransmettre les récitals accompagnés par l'harmonium. Depuis, l'instrument ne s'est jamais aussi bien porté. Largement utilisé dans l'enseignement, comme pour l'accompagnement des plus célèbres artistes, il est même depuis un certain temps déjà, joué en solo. Ironie du sort, cet instrument qui connut au 19e siècle un immense succès en Occident, est aujourd'hui exclusivement fabriqué en Inde et est en passe de devenir l'un des instruments les plus populaires, emblématique de l'évolution constante de la scène musicale.
Description
Il se présente sous la forme d'un coffre en bois clair (non identifié) muni sur sa face latérale antérieure d'une poignée à proximité de laquelle une plaque métallique ovale, mentionne le nom et l'adresse du fabricant. Le couvercle, totalement amovible, présente en son milieu une charnière longitudinale permettant le rabat d'une moitié sur l'autre. Le clavier, le sommier et les anches libres simples sont dans un châssis en bois encastré dans le coffre. Ce châssis coulisse sur les parois internes du coffre et sa base vient se bloquer sur de petits ergots situés en partie haute. Lorsque le châssis est en position haute, un réservoir d'air occupe le fond du coffre. Sous ce réservoir est fixé un ressort qui maintient la pression d'air nécessaire au fonctionnement des anches. Le réservoir est alimenté par un soufflet à main situé à l'arrière du châssis et permet d'obtenir ainsi une insufflation continue dans les jeux d'anches libres, souffle qui n'est pas altéré par les mouvements alternatifs d'inspiration et d'expiration d'air du soufflet. Le clavier comporte vingt-cinq touches recouvertes de matière plastique (rhodoïd?) imitant la nacre. L'ambitus de l'instrument est de trois octaves et demie (Do-Fa). Trois tirettes à boutons situées sous le clavier, sur la face antérieure du châssis, permettent d'obtenir un jeu d'anches en 8 pieds, un jeu en " céleste " ( ?) et un jeu de tremblant.
Dimensions
Largeur gabarit 310 mm. Longueur totale 595 mm. Hauteur 145 mm.
Matériaux
bois, matière plastique, métal, cuir, tissu, papier.
Acquisition
Achat - 08/12/2008
Localisation au Musée
Non exposé.

Documentation

Article(s)

Biographies

FACTEUR
Singh, Chait
FACTEUR
Singh, Gurbax

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