0 avis
Vièle "morin huur"
Anonyme
fin 19e siècle-début 20e siècle
Mongolie / Asie centrale / Asie
E.2009.2.1
Cette élégante vièle morin huur polychrome, magnifiquement décorée, faite de bois, de peau et de crin de cheval, illustre une importante culture musicale de la république de Mongolie. Devenu aujourd’hui un instrument très populaire et emblématique, le morin huur est largement diffusé au sein de toutes les couches sociales et se joue à maintes occasions festives, notamment lors de mariages ou de banquets.
La vièle morin huur est étroitement associée à la vie pastorale dont elle rythme les activités durant les périodes de sédentarisation et les transhumances. Elle accompagne traditionnellement les contes et légendes chantés mais possède aussi le pouvoir de préserver les troupeaux de la maladie et des mauvais esprits.
L’assemblage traditionnel des huit pièces qui composent l’instrument fait l’objet d’une cérémonie particulière : la vièle ne peut être jouée avant que la tête de cheval dont elle est ornée ait été enduite de beurre clarifié.
Le morin huur est joué avec un archet dont la tension variable est exercée avec les doigts.
Vues
Description
- Description
- La vièle "morin huur" se compose d'un long manche étroit dont le cheviller sculpté représente une tête de cheval. La base de ce manche se poursuit à l'intérieur d'une caisse de résonance trapézoïdale et vient s'emboîter dans le fond de cette caisse. Celle-ci est constituée d'un cadre de bois sur lequel est tendue une peau de chèvre ou de mouton. Le dos de la caisse en bois comporte une large ouïe en forme de demi-lune. Deux cordes en crin de cheval sont tendues sur un chevalet et un sillet sculptés. L'une de ces deux cordes est un peu plus épaisse que l'autre et possède un caractère masculin distinct de sa voisine considérée comme féminine. La plus grosse de ces cordes est constituée d'un assemblage d'environ 130 crins de queue de cheval tandis que la plus fine possède 105 crins de queue de jument. Ces deux cordes sont rattachées à leur extrémité inférieure à deux fines lanières de cuir fixées sur la pointe de la prolongation du manche qui fait office de cordier. A leur autre extrémité, les deux cordes sont rattachées à deux épais brins de nylon qui viennent s'enrouler autour de deux chevilles de bois sculptées. Le chevalet épouse la forme de deux chevaux accolés tête bèche flanc contre flanc et dont la tête de l'un repose sur l'échine de l'autre. Un haut sillet de bois également sculpté représente deux personnages en costume traditionnel devant un paysage montagneux.
- Dimensions
- Longueur totale 1290 mm. Largeur caisse med 380 mm. Hauteur 130 mm.
- Matériaux
- bois, peau, crin de cheval.
- Décor
- Le manche comme les éclisses sont gravés de motifs ornementaux et de symboles de bon augure. Ainsi sont représentés la roue du samsara (le cycle des existences et des renaissances), la fleur de lotus (progression et purification de l'âme), la conque (le son de l'éveil), le parasol (protection des êtres), le noeud sans fin (interdépendance de toutes choses), le vase aux trésors (joyaux spirituels).
- Notes
- Un archet traditionnel à tension manuelle accompagne cette vièle, voir E.2009.2.1.2.
- Acquisition
- Achat - 06/11/2009
- Localisation au Musée
- Espace Musiques du monde
Documentation
Livre(s)
- Echos : 100 trésors du Musée de la musique - Textes de Philippe Bruguière, Jean-Philippe Echard, Alexandre Girard-Muscagorry, Christine Laloue, Thierry Maniguet, Marie-Pauline Martin, Stéphane Vaiedelich
- Musicanimale : le grand bestiaire sonore - Sous la direction de Marie-Pauline Martin et Jean-Hubert Martin