Gustave Besson (1820 –1874) fonde l’entreprise Besson vers 1838 après avoir été apprenti chez Dujarier, élève de L.J. Raoux. Il est à l’origine de nombreuses innovations et d’importants perfectionnements qui contribueront à l’évolution de la facture instrumentale. Son invention la plus célèbre, le « système prototype » de mandrins en acier qui assure la duplication exacte des instruments, marque la naissance de la fabrication d’instruments modernes.

Besson s’installe au cœur de Paris (14, rue Tiquetonne). Le contexte économique lui est plutôt favorable : des petites entreprises se multiplient parallèlement à la grande industrie. Dans les années 1840, le nom de Besson compte déjà parmi les grandes entreprises d’instruments à vent « de premier ordre » aux côtés de Courtois, Halary ou Sax.

Après une longue série de batailles juridiques avec Adolphe Sax, Besson quitte Paris en 1855 pour construire une usine à Londres. En 1858, il transfère tous ses biens à sa femme, Florentine (vers 1830 – 1875) pour se prémunir contre les difficultés financières. Les Besson possèdent également des entrepôts à Bruxelles, Charleroi, Madrid et Barcelone.

À la mort de Besson en 1874, sa femme et ses filles Cécile (1848 - 1899) et Marthe (vers 1853 - 1908), reprennent l’activité de la maison puis, au décès de sa mère un an plus tard, Marthe reprend les entreprises parisienne et londonienne. La société change de nom et devient Fontaine Besson en 1880 en France et Besson en Angleterre.

La maison Besson constitue un cas exceptionnel d’entreprise de facture d’instruments de musique, dirigée par des femmes. Ainsi, Marthe Besson, chargée du contrôle exclusif des brevets et de la gestion de la maison pendant 25 ans, apporte également des perfectionnements aux instruments et dépose des brevets d’invention, notamment pour la famille des « cornophones » et pour la trompette appelée modèle « Meha », première trompette moderne en si bémol.

Au regard de la société, c’est l’époux de Marthe, Adolphe Fontaine (1842 –1908), attaché au Consulat de France, qui se trouve à la tête des deux branches de la maison. A la suite du divorce des époux Fontaine-Besson 1894, Marthe quitte la France pour Londres, d’où elle dirige les deux usines.

En 1894, la manufacture de Paris compte 145 travailleurs. Grâce au procédé « prototype », la société Besson assure la fabrication de nombreux instruments de manière régulière : en 1895 elle totalise environ 50 000 instruments à Paris. En 1894, l’usine londonienne, quant à elle, emploie 131 travailleurs qui produisent 100 cuivres par semaine.

En 1908, à la mort de leurs parents, les sœurs Fontaine – Marthe épouse Durand (1879 – 1944) et Méha épouse Sabatier (1885 –1976) - héritent de l’entreprise. Mme Sabatier Besson reste à la tête de l’entreprise familiale (sise après guerre au 16 Faubourg Saint Denis), jusqu’à sa faillite en 1950. Son nom « Méha » (MEHA) est ajouté à la marque « Besson ». Madame Sabatier-Besson assoit alors son rôle social en participant, en tant que membre puis comme présidente, à de nombreux jurys et concours internationaux à Bruxelles, Paris, Barcelone…

Des problèmes économiques surviennent au cours des années 1930. En 1948, le groupe Boosey & Hawkes acquiert la filiale londonienne. En 1957, Couesnon achète la branche française. En 1950, l’entreprise est officiellement déclarée en faillite.

Les instruments Besson sont toujours considérés comme une production haut de gamme.