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Incontournable du Musée
Portrait de Claude Debussy - Jacques-Émile Blanche
Ce portrait de Claude Debussy (1862-1918) par Jacques-Émile Blanche, vraisemblablement le plus célèbre de ce compositeur majeur du XXe siècle, a été réalisé l’année de la création de son chef-d’œuvre Pelléas et Mélisande, à l’Opéra Comique (30 avril 1902). Il témoigne de la rencontre entre deux contemporains férus d’art et fréquentant les mêmes cercles parisiens. Ici, le peintre semble immortaliser la figure du compositeur dans ce tournant décisif de l’histoire de la musique.
Portrait de Claude Debussy par Jacques-Émile Blanche (1861-1942) | |
Numéro d’inventaire | E.2021.2.1 |
Année de création | 1902 |
Lieu de création | Paris |
Matériaux | Huile sur toile |
Marques et inscriptions | « à Claude Debussy / 1902 / J.E. Blanche » |
Dimensions | 112,5 cm (hauteur avec cadre) |
Vue de l’œuvre
Peintre et musicien
En 1902, Debussy est un compositeur reconnu, notamment pour son Prélude à l’après-midi d’un faune (1894) inspiré d’un poème de Stéphane Mallarmé dont il fréquente le cercle. Il a déjà fait la connaissance de Jacques-Émile Blanche qui réalise les portraits de la société parisienne et cultivée écrivains ou musiciens parmi lesquels Pierre Louÿs, Marcel Proust, André Gide, Jean Cocteau, ainsi que Fauré, Ricardo Viñes, Stravinski.
Blanche s’est fait une spécialité de ces portraits « psychologiques » dont les historiens d’art trouvent l’origine dans la fréquentation des artistes, patients de son père, le célèbre aliéniste Émile-Antoine Blanche.
Le tableau, d’une très belle facture, met en avant la sensibilité du compositeur dont Blanche suit la carrière. Debussy lui dédie en 1903 les Jardins sous la pluie, troisième pièce pour piano des Estampes inspirée d’une visite chez le peintre qui réalisait alors une étude pour un second portrait (conservé à Saint-Germain-en-Laye, dans la Maison de Claude Debussy), réplique du premier.
Le portrait
Si la peinture de Blanche s’inscrit dans l’esthétique d’un monde en représentation, le portrait de Debussy montre au contraire le compositeur plongé dans ses pensées, entre rêveries et poésies. Cette image presque intime semble correspondre aux « impressions » qui émanent de sa musique. En raison de sa date, le tableau renvoie immédiatement à Pelléas et Mélisande, d’après la pièce de Maurice Maeterlinck. Debussy y renouvelle l’opéra, s’attachant aux mots, aux phrasés plutôt qu’aux effets de l’opéra romantique ou de la musique wagnérienne.