Page découverte
- Numéro d'inventaire :
- E. 2002.7.1
- Facteur :
- Gräbner frères
- Lieu de fabrication :
- Dresde, Allemagne
- Date de fabrication :
- 1791
Construit à Dresde en 1791 par les frères Johann Gottfried et Johann Wilhelm Gräbner, cet instrument est parvenu jusqu’à nous dans un état historique remarquable, ayant été très peu utilisé. Il représente l’aboutissement de la facture germanique, avant l’avènement de la mécanique dite « viennoise » qui ne diffère que par l’adoption de l’attrape-marteau.
La dynastie Gräbner
Dynastie établie à Dresde dès le XVIIe siècle, les Gräbner sont plus particulièrement réputés pour leur facture d’orgues et de clavecins. Seuls cinq pianos sont actuellement connus dans le monde, l’instrument du Musée de la musique étant le plus ancien.
Vue de l'instrument
Extraits musicaux
L'instrument du Musée de la musique
Histoire
Avant de faire partie des collections du Musée de la musique, le piano Gräbner a été conservé par une famille italienne pendant plus d’un siècle et demi. Il faisait partie du mobilier du château de Cherasco, où Napoléon Bonaparte séjourna en 1796 à l’occasion de la signature de l’armistice avec Vittorio Amedeo III de Savoie.
Description
Ce piano est pourvu d’une mécanique dite « germanique » avec échappement (Prellzungenmechanik).
L’étendue du clavier couvre 5 octaves et une seconde (fa 0 à sol 5 (FF à g3)), soit 63 notes. Les touches naturelles (marches) sont plaquées d’ébène alors que les notes altérées (feintes) sont en poirier noirci plaqué d’os.
Les étouffoirs prennent place au-dessus du plan de cordes.
Deux jeux sont commandés par des genouillères : une sourdine de type moderator, qui permet d’intercaler des bandes de drap entre les cordes et les marteaux, et un jeu de forte, qui maintient les étouffoirs soulevés.
Afin de préserver la mécanique d’origine, un fac-similé de cette dernière a été réalisé par le facteur Christopher Clarke.
Décor
D’une élégante sobriété, le meuble est plaqué noyer, alors que le couvercle et les pieds sont en noyer massif. La barre d’adresse présente un décor marqueté, constitué d’une plaque de loupe d’orme bordée d’un filet d’érable et de poirier, au sein de laquelle l’adresse du facteur est gravée sur un cartouche en érable. Deux bougeoirs de laiton sont disposés de part et d’autre du clavier.