Page découverte
Petit panorama de la musique contemporaine
Les différents courants de la musique contemporaine
Après la Seconde Guerre mondiale et les bouleversements qu’elle a engendrés, les compositeurs ont envie de créer une musique complètement différente de ce qui a été fait jusque-là. Ils explorent alors plusieurs possibilités.
La musique sérielle
Arnold Schönberg, Alban Berg et Anton Webern, les compositeurs de la seconde école de Vienneen référence à la première école de Vienne : Haydn, Mozart et Beethoven, choisissent de nouveaux repères : au lieu d’organiser la musique autour d’une mélodie que l’on harmonise, ils utilisent les 12 sons qui existent dans la musique occidentale pour créer des « séries » et composer grâce à elles. La musique devient atonale : elle ne s’organise plus autour d'une tonalité. D’autres compositeurs, comme Pierre Boulez, iront encore plus loin en élargissant cette technique.
La musique électronique et électroacoustique
À partir de 1950, Edgar Varèse, Pierre Schaeffer et Pierre Henry utilisent l’électronique pour leurs compositions : ils intègrent des instruments électroniques parmi les instruments habituels (comme l’onde Martenot par exemple), ou associent un orchestre à des sons électroniques enregistrés, et modifiés. Ils travaillent également à partir de sons non-musicaux ou de sons créés de toute pièce : l’arrivée de l’informatique permet des possibilités infinies. Dans leur lignée, Karlheinz Stockhausen, György Ligeti, Pierre Boulez, Luciano Berio, et Luigi Nono composeront à leur tour des pièces en usant de ces nouvelles technologies.
La musique répétitive ou minimaliste
Ce courant est apparu dans les années 1960 aux États-Unis. Des compositeurs comme Philip Glass, Steve Reich, John Adams ou Arvo Pärt inventent une musique qui s’articule autour de l’idée de répétition.
La musique conceptuelle
Aux alentours de 1960, certains compositeurs comme John Cage et Karlheinz Stockhausen conçoivent leur musique comme la création d’un événement. La musique se doit d’être le vecteur d’une idée. Ainsi, John Cage écrit 4’33’’, une pièce qui dure 4 minutes et 33 secondes… de silence !
La musique spectrale
Les compositeurs Tristan Murail, Michaël Levinas et Gérard Grisey, influencés par certaines œuvres de Ligeti, Stockhausen et Xenakis, articulent leur musique autour du timbre et du spectre acoustique du son. La perception de ces sons devient proche de celle du bruit.
La musique post-moderne
En réaction à l’ensemble de ces façons de concevoir nouvellement la musique, certains compositeurs éprouvent le besoin de revenir à la tonalité. Philip Glass, Steve Reich et Arvo Pärt en font partie.
La musique d’Unsuk Chin
Née à Séoul, en Corée, Unsuk Chin vit désormais en Allemagne. Élève de György Ligeti, son style musical au début de ses études de composition se rapproche de la musique sérielle. Désormais, elle dit à propos de sa musique : Je ne fais partie d’aucun groupe de compositeurs et je ne souhaite pas écrire de musique "locale".
Le grand chef d’orchestre Kent Nagano explique d’ailleurs à son sujet : Sa musique est très particulière. Unsuk Chin est l’un des très rares compositeurs à posséder un langage unique où l’on ne distingue plus les diverses influences.
Selon les œuvres qu’elle compose, Unsuk Chin utilise des codes « classiques » ou totalement contemporains : elle emploie par exemple un orchestre symphonique pour son Concerto pour violon, mais compose aussi de la musique avec des sons enregistrés, transformés et travaillés à l’ordinateur. Les instruments peuvent être utilisés de façon conventionnelle ou non : ainsi, elle utilise souvent le piano préparé, un piano dans lequel divers objets ont été placés pour modifier le timbre de l’instrument. De plus, Unsuk Chin aime la virtuosité, qu’elle développe notamment dans ses concertos.
Ses influences sont éclectiques : d'un côté elle cite une mélodie du Moyen Âge dans Miroir du Temps (1999), et de l'autre elle compose un opéra dont le sujet est Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Dans Gougalon, elle évoque la Corée du Sud, son pays natal.
Auteure : Bérénice Blackstone