Photo : Thierry Ollivier

Tambour de poitrine "nfunkula"

Anonyme

2e moitié 19e siècle

République Démocratique du Congo / Afrique Centrale / Afrique

E.996.22.1

Recouvert d’une belle patine d’usage, ce tambour de poitrine nfunkula est remarquable du fait de la complexité de sa facture et de l’originalité de sa décoration : il semble qu’il soit le seul tambour Tabwa ainsi décoré.

Le tambour nfukula, dont la tradition a de nos jours disparu, était joué par des musiciens itinérants appelés sikaomba qui allaient, de place en place, chanter les louanges des chefs ou d’autres personnages importants. Les chants laudatifs rythmés au son du nfukula accompagnaient et encouragaient les hommes au combat.

Mais son rôle le plus important s’incarnait dans le mythe fondateur du statut de chef Tabwa, selon lequel un sikaomba avait averti Kyomba, héros mythique, que ses frères l’avaient trahi. Le musicien utilisa le langage du tambour « pour l’inciter à la prudence » et déjouer ainsi le piège que lui avaient tendu ses frères jaloux. Kyomba pu alors transmettre son statut de chef aux enfants de ses diverses femmes.

Maintenu horizontalement contre sa poitrine, le musicien frappait la peau du tambour tandis qu’il en faisait varier le timbre en éloignant plus ou moins la base évidée de son torse.

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Vues

  • Photo : Thierry Ollivier
  • Tambour de poitrine "nfunkula", anonyme, RDC (République Démocratique du Congo), 19 ème (2 ème moitié), détail motif décoration, frise, E.996.22.1
    Photo : Thierry Ollivier
  • Tambour de poitrine "nfunkula", anonyme, RDC (République Démocratique du Congo), 19 ème (2 ème moitié), vue de dessous, E.996.22.1
    Photo : Thierry Ollivier
  • Tambour de poitrine "nfunkula", anonyme, RDC (République Démocratique du Congo), 19 ème (2 ème moitié), vue latérale, détail de l'ouïe, mirliton, E.996.22.1
    Photo : Thierry Ollivier

Description

Description
Orifice supérieur recouvert d'une peau de reptile maintenue sous tension par un cerclage en peau et chevillée sur le pourtour de l'ouverture. Sur la face interne de la membrane : cônes de cire destinés à modifier le timbre et la hauteur du son. Dans une ouïe latérale sur la paroi de la caisse : conduit cylindrique obturé à l'extrémité par une membrane servant de mirliton. A la base : large rebord interne réduisant l'ouverture de la caisse de résonance.
Dimensions
Diamètre peau 155 mm.
Matériaux
peau de reptile, cire.
Décor
Ce rare tambour de poitrine tabwa est le seul connu à posséder une tête sculptée. Décoré d'une frise de motifs géométriques incisés : triangles, losanges, filets parallèles. Au centre de la frise : tête humaine en forme de coeur au front dégagé, surmontée d'une coiffure en calotte.
Historique
Ancienne collection Jean-Pierre Jernander. Acquis en vente publique.
Acquisition
Achat - 1996
Population
Tabwa.
Contexte
Ce rare tambour de poitrine tabwa est le seul connu à posséder une tête sculptée. Ce type de tambour était joué autrefois par des musiciens itinérants - appelés sikaomba - qui voyagaient de place en place et chantaient les louanges des chefs. Ils accompagnaient aussi les guerriers sur les champs de batailles et les encourageaient en chantant leurs exploits. Ces poètes-ménestrels étaient peu nombreux à la fin du 19e siècle mais hautement respectés.
Localisation au Musée
Espace Musiques du monde

Documentation

Livre(s)

Article(s)

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