La bataille navale peinte sur la face interne du couvercle de ce clavicorde a imprimé son nom à l’instrument. Il s’agit vraisemblablement de celle qui vit, en 1571, dans le golfe de Lépante, la défaite de la flotte turque contre une coalition de puissances chrétiennes menées par la république de Venise et le royaume d’Espagne.
Depuis le milieu du XIVe siècle jusqu’à la toute fin du XVIIIe siècle, le clavicorde joua un rôle non-négligeable dans le monde musical, ses qualités sonores en faisant un instrument particulièrement adapté à la sphère intime.
Une caisse de bois rectangulaire supporte des cordes métalliques tendues sur sa grande dimension. Les touches du clavier se prolongent à l’intérieur de la caisse, portant à leur extrémité une lame de métal : la tangente. C’est elle qui frappe la corde et la met en vibration. La qualification du clavicorde « lié » vient de ce que plusieurs tangentes peuvent mettre en jeu un seul chœur de deux cordes.
Comme il n’existe aucun intermédiaire entre le doigt qui presse la touche et l’action de la tangente sur la corde, le clavicorde permet d’obtenir une très grande palette de nuances et d’émettre des sons brefs ou prolongés, grâce à un mouvement de doigt approprié. Le bebung (en français, « balancement ») est une technique propre au clavicorde, que permet le contact maintenu de la touche avec la corde : la modification de la pression du doigt sur la touche de l'instrument a pour effet de produire de légères variations de hauteur de son.