2015
Edité par : Centre d'histoire des techniques. Institut de recherche du CNAM
185 p. ; 30 cm

Description

Les instruments de musique à cordes sont très dépendants, dans leur conception, de la fabrication des cordes. En effet, la longueur, la masse linéaire et la tension déterminent la hauteur de la note, tandis que l’élasticité a une influence décisive sur le timbre. Les facteurs d’ instruments de musique sont donc astreints, pour déterminer les proportions des manches et des caisses de résonance, de prendre des cordes disponibles qui conviennent au type d’instrument considéré. A titre d’exemple, les cordes étaient tout d'abord faites de boyaux torsadés. Les cordes de basse de viole et de basse de violon étaient de très grande longueur et de fort diamètre pour émettre le son grave recherché. Puis, dans la deuxième moitié du 17ème siècle, on les a filées c'est à dire entourées de fils de métal ou traits. Cela a permis de les alourdir, et de limiter leur diamètre en augmentant leur masse tout en conservant leur souplesse. L’ invention du filetage a permis de fabriquer des instruments accordés aux mêmes hauteurs de son (même tessiture) avec des longueurs de cordes vibrantes beaucoup plus petites, donc d'obtenir des dimensions d'instruments plus maniables. Grâce à cette invention, il a ensuite été possible de monter davantage dans l’aigu et d' augmenter l’étendue des instruments de la même famille (luths, violes violons) tout en augmentant leur virtuosité. La notion d’instrument soliste apparaît à cette époque et entraîne la disparition des voix médianes dans les compositions musicales. Cette invention a donc été primordiale dans l’histoire de la musique des 17e et 18e siècles