Photo : Claude Germain, photographe

Luth "biwa"

Anonyme

19e siècle

Japon / Asie

E.1758

Le luth biwa est l’un des instruments emblématiques de la culture japonaise. Cinq instruments anciens datant de la période Nara (710-759), époque à laquelle le biwa est introduit au Japon, sont conservés parmi d’autres objets au sein du Shōsōin, le sanctuaire des trésors impériaux du Japon.

Le biwa fut introduit de Chine au Japon vers la fin du VIIe siècle. Ses origines remontent probablement à la riche période gréco-bouddhique qui se développa en Asie centrale et se propagea ensuite en Extrême-Orient avec le Bouddhisme, via l’Inde et la Route de la Soie. Son ancêtre le plus direct, le pipa serait arrivé en Chine vers le IIIe siècle.

Au cours de l’histoire du biwa, plusieurs types d’instruments se sont différenciés. Le gakubiwa est l’instrument joué dans la musique de cour gagaku héritière du répertoire ancien chinois. De nos jours, ce biwa tient le rôle de basse au sein de l’ensemble de gagaku.

Une autre tradition se développa au Japon entre les VIIe et XIIe siècles. Il s’agit de celle des prêtres-mendiants aveugles bouddhiques (moso) qui s’accompagnaient de l’instrument, appelé mosobiwa pour réciter les textes sacrés (sutra).

Cette tradition donna naissance à une école qui se distinguait pour ses chants narratifs et ses récits de légendes. Elle pénétra le monde aristocratique et guerrier des samouraïs et un autre type d’instrument, le satsumabiwa, d’une taille légèrement inférieure à celle du gakubiwa, vit le jour au XVIe siècle.

Dans le courant de la période Meiji (1868-1912), une nouvelle école, empruntant à la fois aux traditions mosobiwa et satsumabiwa propagea jusqu'à nos jours l'art du biwa au-delà du cercle restreint et souvent privé de l'esprit et de l'héritage des samouraï.

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Vues

  • Photo : Claude Germain, photographe
  • Luth "biwa", Anonyme, Japon, Asie, 19e siècle, E.1758, vue de dos
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Luth "biwa", Anonyme, Japon, Asie, 19e siècle, E.1758, vue de trois quarts
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Luth "biwa", Anonyme, Japon, Asie, 19e siècle, E.1758, vue de profil gauche
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Luth "biwa", Anonyme, Japon, Asie, 19e siècle, E.1758, vue de détail du chevillier
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Luth "biwa", Anonyme, Japon, Asie, 19e siècle, E.1758, vue de détail du cordier
    Photo : Claude Germain, photographe
  • Luth "biwa", anonyme, Japon, 19ème siècle, E.1758, vue de trois quarts
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Luth "biwa", anonyme, Japon, 19ème siècle, E.1758, détail
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Luth "biwa", anonyme, Japon, 19e, E.1758, vue de face. Photo prise avant restauration.
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Luth "biwa", anonyme, Japon, 19e, E.1758, vue de dos. Photo prise avant restauration.
    Photo : Jean-Marc Anglès
  • Luth "biwa", anonyme, Japon, 19e, E.1758, vue de profil. Photo prise avant restauration.
    Photo : Jean-Marc Anglès

Description

Description
Luth monoxyle, piriforme à manche court. A l'instar du ûd et du pipa, le chevillier est rejeté en arrière, formant un angle très ouvert avec le manche. Il possède 4 cordes de soie torsadée (elles peuvent aussi être faites en boyau ou en nylon) et quatre hautes frettes. La caisse, très peu profonde, est recouverte d'une épaisse table d'harmonie sur laquelle sont percées 2 petites ouïes en forme de demi-lune. Sur sa plus grande largeur, la table est recouverte d'une bande de peau (galuchat) qui la protège des marques occasionnées par le large plectre de bois utilisé pour pincer les cordes. Un petit disque en argent est situé sur la partie supérieure gauche de cette bande de protection. Le cordier est encastré et collé dans la table d'harmonie.
Dimensions
Longueur totale 1100 mm. Largeur 400 mm.
Historique
Ancienne collection Pauline Tarn.
Acquisition
Legs - 12/1909 ?
Contexte
Le biwa fut introduit de Chine au Japon vers la fin du VIIe siècle. Ses origines remontent probablement à la riche période gréco-bouddhique qui se développa en Asie centrale et se propagea ensuite en Extrême-Orient avec le Bouddhisme, via l'Inde et la Route de la Soie. Son ancêtre le plus direct, le pipa serait arrivé en Chine vers le IIIe siècle. Cinq instruments anciens datant de la période Nara (710-759), époque à laquelle le biwa fut introduit au Japon, sont conservés parmi d'autres objets au sein du Shosoin, le sanctuaire des trésors impériaux du Japon. Sur l'un d'eux, la table est recouverte en son milieu d'un décor représentant un musicien d'Asie centrale jouant de son luth sur un chameau. Plusieurs types de biwa se sont différenciés au cours de son histoire. Le gakubiwa est l'instrument joué dans la musique de cour gagaku héritière du répertoire ancien chinois. Quatre des cinq instruments du Shosoin appartiennent à cette catégorie. De nos jours, ce biwa tient le rôle de basse au sein de l'ensemble de gagaku. Une autre tradition s'est développée au japon entre les VIIe et XIIe siècles. Il s'agit de celle des prêtres-mendiants aveugles bouddhiques (moso) qui s'accompagnaient de l'instrument, appelé mosobiwa pour réciter les textes sacrés (sutra). Cette tradition donna naissance à une école qui se distingua pour ses chants narratifs et ses récits de légendes. L'histoire du célèbre clan Heike devint si connue qu'elle éclipsa la plupart des autres récits mosobiwa et l'instrument de cette nouvelle tradition, plus petit que le gakubiwa, fut appelé heikebiwa. Tenus en grande estime dès le XIVe siècle par les dignitaires et puissants seigneurs, les musiciens aveugles obtinrent un statut privilégié et constituèrent une guilde de musiciens professionnels. Cependant cette tradition du mosobiwa propre aux prêtres mendiants, pénétra le monde aristocratique et guerrier des samouraï et un autre type d'instrument, le satsumabiwa, d'une taille légèrement inférieure à celle du gakubiwa, vit le jour au XVIe siècle. A la différence de la tradition du mosobiwa qui survécu difficilement, celle du satsumabiwa se développa en différentes écoles au cours des siècles. Dans le courant de la période Meiji (1868-1912), une nouvelle école, empruntant à la fois aux traditions mosobiwa et satsumabiwa propagea jusqu'à nos jours l'art du biwa au-delà du cercle restreint et souvent privé de l'esprit et de l'héritage des samouraï.
Localisation au Musée
Espace Musiques du monde

Documentation

Livre(s)

Autre(s) Ressource(s)

  • Les luths d'Orient, Une histoire générale de cet instrument, illustrée d'images et de musique. Les luths d'Orient du Musée de la musique fournissent des sources précieuses.
  • Les incontournables du musée : Luth « biwa » - Musée de la musique
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