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Luth "panduri"
Anonyme
fin 19e siècle-début 20e siècle
Géorgie / Asie
E.2016.10.1
Vues
Description
- Présentation
- Très populaire en Géorgie orientale, le panduri jouit d'un statut particulier. Autrefois omniprésent dans chaque foyer, il était considéré comme un bien de grande valeur, ostensiblement exposé dans la maisonnée à la vue de tous et joué à l'occasion de festivités profanes ou religieuses. Le panduri était rarement fabriqué à des fins commerciales mais plutôt pour être offert e t/ ou constituer un héritage familial, symbole de bonheur et de gaité. Pour cette raison, l'instrument n'était pas joué lors de périodes de deuil et était conservé à l'abri des regards pendant un an. A l'issue de cette période, il était ensuite à nouveau joué par le chef de famille puis tous les proches du défunt. Cette pratique, appelée "l'ouverture du panduri", était autrefois largement répandue au sein des communautés villageoises de la Géorgie orientale. Le panduri accompagne aujourd'hui le chant féminin solo ou en choeurs mais également (dans la province de Kakhétie) certaines berceuses destinées à convoquer les esprits protecteurs pour lutter contre les maladies infantiles. Cette fonction du panduri au coeur d'un rituel de guérison souligne, comme il a été évoqué plus haut, son appartenance à une tradition héritière de croyances ancestrales. Ce petit luth à trois cordes est essentiellement joué dans les régions de la Géorgie orientale, frontalières de la Russie et de l'Azerbaïdjan. Sa structure monoxyle renvoie à une technique de fabrication très ancienne et les origines de l'instrument sont encore mal connues. Sa tradition, localisée dans les montagnes les plus hautes et difficiles d'accès du Caucase, témoigne encore de nos jours de pratiques sociales et de croyances lointaines qui ont été préservées des conquêtes et de la tutelle des empires perse et ottoman. Pourtant, son étroit et long manche ainsi que sa technique de jeu pourraient l'apparenter à la grande famille des tanbur du monde turco-persan comme en attestent nombre dinstruments de musique traditionnels toujours en usage aujourdhui dans le Caucase et en Europe orientale. Dans les années 1930, le panduri traditionnel, muni de sept frettes plus ou moins équidistantes, a été modifié afin de pouvoir interpréter les compositions classiques du répertoire occidental. L'instrument a été décliné en trois tailles distinctes et possède 12 frettes permettant d'obtenir une gamme tempérée.
- Description
- Le panduri est un petit luth à 3 cordes. Le corps et le manche ont été taillés dans une même pièce de bois d'arbre fruitier, à l'exception du cheviller rapporté et dont l'extrémité forme une volute inspirée de celle du violon. L'instrument était à lorigine monté de 3 cordes en boyau, matériau aujourd'hui remplacé par du fil de nylon. La table d'harmonie collée sur la caisse est percée en son centre d'une trentaine dorifices formant une rosace. 7 frettes de bois, équidistantes les unes des autres, sont fixées sur la touche à proximité de la table.
- Dimensions
- Longueur totale 750 mm. Hauteur 90 mm. Largeur 150 mm.
- Matériaux
- bois.
- Décor
- Le dos sculpté de la caisse est constitué de 5 arches figurant l'image stylisée de nefs de cathédrales. Un ensemble de motifs semblables, alternants avec des dessins géométriques et des sections guillochées, orne le dos du manche. La touche est ornée d'un motif floral.
- Historique
- Ce panduri a été acquis par son dernier propriétaire en 2010 auprès d'un octogénaire originaire de Kakhétie, une région du sud-est de la Géorgie bordant l'Azerbaïdjan et le Daguestan. Ce dernier en avait lui-même hérité de son grand-père, ce qui laisse à penser que l'instrument a pu être fabriqué à la fin du XIXe ou début du XXe siècle.
- Acquisition
- Achat - 25/11/2016
- Localisation au Musée
- Non exposé.